Nouveau permanent au CD

Date : jeudi 28 avril 2022 - Catégorie : Conseil départemental - Vues : 837

Interview de Maël Cariou

36 ans, je suis attaché de conservation du patrimoine et ancien responsable de l’action culturelle et éducative aux Archives départementales du Finistère.
Adhérent à la section du Conseil départemental depuis 2018 et élu en comité technique, je suis permanent syndical à temps plein depuis le 1er mars 2022 à la section CFDT du Conseil départemental.

Pourquoi as-tu adhéré à la CFDT ?
Quand je suis rentré au Conseil départemental du Finistère, assez vite j’ai été intéressé par le sort des collègues, par le mien, celui de la collectivité. J’ai regardé à droite à gauche pour voir comment on pouvait faire pour se rendre utile au-delà de la qualité de son travail en tant qu’agent. Et puis, en échangeant avec des collègues adhérents CFDT, je me suis rendu compte qu’il y avait du boulot syndical de fait, qu’il y avait de l’ouverture, de l’envie de défendre à la fois des situations individuelles et collectives sans discours déconnecté de la collectivité ; un discours de construction mais exigeant pour faire évoluer les choses en interne sans doctrine ou idéologie monolithique et écrasante. C’est cette orientation qui m’a donné l’envie d’adhérer et de militer à la CFDT.

Connaissais-tu la CFDT avant d’adhérer ?
Je connaissais le syndicat mais j’avais une vision de l’organisation au niveau national. Finalement, cela donne une vision peut-être un peu déformée du syndicat car on regarde les postures sur de grandes thématiques et on mesure sans doute mal le travail militant. Parfois on peut se dire, tiens sur cette question j’aurais peut-être suivi tel ou tel syndicat sans connaitre réellement le dossier. Et on se rend compte en interne que la CFDT c’est aussi une manière de construire les choses. Alors que quand on le voit de l’extérieur et au plan national, on voit un positionnement final mais on ne voit pas le cheminement interne. Et c’est là que plus concrètement, en tant qu’agent territorial, que j’ai pu me rendre compte de la manière de fonctionner des différents syndicats et retenir la CFDT.

Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de passer le cap pour devenir permanent ?
Adhérer c’est une chose, une sacrée découverte, mais pris par le travail, la vie familiale, une manière pour moi de militer fut de s’engager sur une liste et s’engager dans les instances consultatives. C’est un moyen de participer au débat, de peser sur les décisions de la collectivité, d’apporter son expérience, de s’enrichir de celle des autres. Finalement, quand on prend goût à cela, qu’on se rend compte que c’est important mais si ce n’est pas facile tous les jours, vient un moment où l’on se dit que pour aller plus loin, pour pouvoir mieux encore préparer les dossiers, s’étoffer sur la connaissance des différentes filières, des différents métiers, des différentes problématiques de la collectivité, il faut se donner du temps. L’opportunité m’ayant étant donnée, c’était une suite logique après avoir survécu à un mandat en instance où le dialogue social s’était détérioré devenant difficile.

Dans cette année d’élections professionnelles, quel dossier, quelle thématique voudrais-tu voir porter au sein de ta section ?
Il y a beaucoup de choses mais il y a une grande thématique qui doit être amenée à être battue et rebattue dans les temps à venir en lien avec l’évolution du travail, c’est l’accompagnement des parcours. Il y a une question qui est hyper prégnante dans les collectivités territoriales c’est qu’il y a, à la fois, cette sécurité relative de l’emploi mais de fait un enjeu fort de maintenir dans de bonnes conditions les personnes à l’emploi avec de la motivation de faire et un état physique et mental qui leur permet de faire. Et dans une collectivité comme la nôtre où la moyenne d’âge est élevée, il y a un enjeu fort pour notre syndicat c’est de construire, voire contraindre l’administration, à se pencher sur l’accompagnement des agents tout au long de leur carrière, sur comment on travaille aussi les reconversions en interne pour ne pas se retrouver demain avec des commissions de réforme à la pelle, des collègues licenciés pour inaptitude ou conservés mais en mal être sur leur poste avec une collectivité qui n’est pas gagnante non plus. C’est donc, comment on fait en sorte collectivement d’améliorer les conditions de travail des agents pour que demain ils puissent se maintenir sur leur poste mais également, s’ils ont des souhaits de mobilité ou que des mobilités leur sont imposées dans le cadre de situations d’inaptitudes ou d’évolution de l’organisation de la collectivité, ils soient sécurisés dans leur parcours, bien accompagnés pour vivre mieux leur activité professionnelle jusqu’à 62 ans, voire peut-être plus, car on nous promet plus, même si cela n’a pas vraiment de sens à nos yeux.

Tu as suivi un cycle de formations syndicales, qu’est-ce que cela t’a apporté ? Est-ce utile pour tout adhérent ou délégué du personnel ?
Effectivement, car le cycle de formation permet de connaitre le syndicat dans lequel on a adhéré et cela démystifie l’organisation. Lorsque l’on adhère, je pense que l’on a déjà fait un bout du chemin mais la démystification doit être sur deux aspects : d’abord la vision répandue et parfois propagée par les médias du syndicat figé et vertical. Il n’y a pas d’entité en suspend au-dessus des adhérents qui gère et qui nous donne réponses toutes faites et injonctions que l’on suit bêtement. La CFDT c’est bien l’autonomie, l’indépendance et dans ces termes il y a bien l’idée de sa propre capacité à construire les réponses soi-même et collectivement dans sa section. Et cette démystification amène aussi à se rendre compte que l’adhésion à un syndicat n’est jamais une entrée vers des passe-droits, ni encore moins un sésame contre tout effort pour faire vivre ce syndicat. L’adhésion est un vrai engagement pour faire fonctionner l’organisation avec les autres par ma voix et mes apports. Les formations permettent de bien mesurer comment tout cela fonctionne et comment chaque adhérent à un rôle pour que le syndicat puisse apporter des réponses précises au quotidien aux agents. Les formations permettent aussi de bien avoir en tête les valeurs de la CFDT et de comprendre comment on les applique concrètement sur le terrain afin de convaincre d’autres collègues de nous rejoindre. D’où l’importance d’être un syndicat d’adhérents pour être fort dans la négociation, pour construire de belles listes et avoir de beaux résultats aux élections car n’étant pas une force de blocage mais de construction nous avons besoin, sans doute plus que les autres organisations, d’être nombreux avec des voix multiples, diverses, pour être en mesure de peser efficacement dans le dialogue social. C’est tous ces enjeux qu’aide à comprendre le parcours de formation du militant CFDT. Et peut-être enfin à se dire que l’on n’est pas seul, que la CFDT est un réseau, et qu’au-delà de sa collectivité, de sa section, on peut aller sur différents sujets interroger les uns et les autres, militants de grandes ou petites collectivités qui constituent la richesse et la force d’Interco 29.